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Bayrou annonce un budget injuste, quoiqu’il nous en coûte !
15 juillet, par Attac FranceFrançois Bayrou a livré des orientations budgétaires pour 2026 et s'est livré à un exercice d'instrumentalisation de la dette publique pour tenter de justifier ses propositions. Celles-ci s'appuient sur un dogme, le refus de procéder à une réforme fiscale, et poursuivent un autre objectif : affaiblir davantage les services publics et la protection sociale, quitte à augmenter encore la pauvreté et les inégalités. Un autre budget est vital !
Une dette creusée par l'injustice fiscale
François Bayrou a pris la parole devant le slogan « Le moment de vérité », mais il a dramatisé à outrance la situation (« notre pronostic vital comme État est engagé ») et son constat de départ ne correspond pas à la vérité.
Depuis 2017 la dette publique a été creusée par les baisses d'impôts dont ont bénéficié les plus riches et les grandes entreprises. Attac a montré dans son rapport sur « La dette de l'injustice fiscale » que depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, les baisses d'impôts et de prélèvements représentent au moins 308 milliards d'euros de manque à gagner pour les finances publiques, dont 207 milliards d'euros de cadeaux fiscaux aux plus riches et aux grandes entreprises.
Contrairement à une idée fausse très répandue, et répétée cet après-midi par François Bayrou (« nous sommes devenus accros à la dépense publique ») la hausse de la dette ne procède pas d'une hausse des dépenses publiques qui sont en réalité très stables : entre 2017 et 2024, elles sont en effet passées de 57,7% du PIB à 57,2% du PIB. La hausse de la dette publique vient essentiellement d'une baisse des recettes : entre 2017 et 2024, les recettes publiques sont passées de 54,3 % du PIB à 51,4% selon l'INSEE.
C'est aussi ce que montre une note de l'Observatoire français des conjonctures économiques publiée le 11 juillet 2025 : le creusement du déficit public français depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à la tête de l'État s'explique par la baisse du taux des prélèvements obligatoires, et non pas par une dérive des dépenses publiques ! Or, François Bayrou a concentré ses annonces sur une baisse des dépenses.
Haro sur les services publics et la protection sociale
S'il a prétendu « agir avec justesse et justice » et que son plan prévoit un « effort supportable par tous », il va en réalité réduire le pouvoir d'achat des plus pauvres, des fonctionnaires, des retraité·es... tout en épargnant ceux qui peuvent le plus contribuer à l'effort et qui se sont considérablement enrichis ces dernières années sur le dos de la population.
Conscient de devoir donner des gages aux partisan·es de la justice fiscale, le Premier ministre a lourdement insisté sur le fait que « tout le monde devra participer à l'effort ». François Bayrou a annoncé une très vague et non chiffrée lutte contre « l'optimisation abusive des patrimoines non productifs ». Ne nous y trompons pas : il s'agira d'une contribution purement symbolique des ultra-riches, bien loin de ce que rapporterait la taxe Zucman et qui ne règlera pas le problème qu'elle prétend combattre, puisque les ultra-riches continueront de payer moins d'impôts que le reste de la population. Quant aux propos imprécis sur la fraude et les niches fiscales, deux chantiers majeurs, ils relèvent principalement de la stratégie de communication.
En refusant de réformer le système de prélèvements obligatoires, le gouvernement s'apprête à instaurer une austérité qui s'annonce d'ores et déjà économiquement contre-productive et socialement injuste. Il s'agit en somme de maintenir les acquis fiscaux des plus riches. Cette austérité peut se résumer ainsi : faire payer la dette par de nouvelles dégradations des services publics et de la protection sociale, au risque d'appauvrir les plus pauvres, alors que la dette a été nourrie par l'injustice fiscale. Et c'est via ce système injuste que le gouvernement s'apprête à financer le « réarmement » annoncé par Emmanuel Macron le 13 juillet à hauteur de 6,5 milliards d'euros en deux ans. C'est d'ailleurs cette hausse des dépenses militaires qui justifie selon le Premier ministre un plan d'économies de 43,8 milliards au lieu des 40 milliards évoqués jusqu'ici.
Le budget proposé par François Bayrou se traduirait par un nouvel affaiblissement des services publics (suppression de 3000 postes de fonctionnaires via le non remplacement d'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, suppressions d'agences) ainsi qu'une nouvelle étape de privatisations (cessions de parts dans les entreprises publiques).
Cela provoquerait également un affaiblissement de la protection sociale : sous couvert de « responsabilisation des patients », il a ainsi annoncé un « effort de l'ordre de 5 milliards d'euros » sur les dépenses de santé, via de nouveaux déremboursements de médicaments, des économies sur les malades souffrant d'affections de longue durée et les arrêts-maladie... Ainsi, certains médicaments des personnes atteintes d'affection de longue durée ne seront plus remboursés à 100 % par la Sécurité sociale, ce qui signifie qu'il faudra prendre une complémentaire santé : mieux vaudra être riche pour avoir une couverture sociale digne de ce nom.
François Bayrou a confirmé que 2026 serait une « année blanche ». Concrètement, le gel des prestations sociales se traduira par une baisse du revenu des bénéficiaires des prestations concernées. Au surplus, le gel du barème de l'impôt sur le revenu rendra mécaniquement imposables des foyers fiscaux qui, actuellement, ne le sont pas en raison de revenus trop faibles. 500 000 à 600 000 foyers fiscaux pourraient être concernés. Cette mesure ajouterait à l'injustice fiscale d'un système déjà régressif.
Par ailleurs, en annonçant la suppression de deux jours fériés (il propose le lundi de Pâques et le 8 mai qui, rappelons-le, est devenu un jour férié en France suite à la capitulation de l'Allemagne nazie en 1945) François Bayrou revisite la formule de Nicolas Sarkozy : « il faut travailler plus »... pour les riches ! Car il s'agirait de rembourser la dette creusée par les cadeaux fiscaux faits aux riches et aux grandes entreprises.
Il semble tenir les chômeur·ses pour responsables du chômage, et annonce une énième réforme de l'assurance-chômage, alors que les précédentes ont précarisé les chômeur·ses et n'ont eu aucun effet sur l'emploi.
Le premier ministre a également annoncé son intention de « moins faire peser sur le travail le financement de la protection sociale » : sans le dire, cela ouvre la voie à une mesure de « TVA sociale », c'est-à-dire une hausse de la TVA en contrepartie d'une réduction des cotisations sociales. Or la TVA est déjà l'impôt le plus injuste puisqu'elle représente une part plus importante du revenu des ménages pauvres que de celui des ménages aisés.
Le gouvernement fait donc sciemment le choix de prélever, via l'austérité, une partie du pouvoir d'achat des classes populaires et moyennes.
Un autre budget est vital
François Bayrou a conclu en affirmant que « toutes les idées d'améliorations seront bienvenues » . Chiche ! Attac a de nombreuses propositions pour rendre ce budget juste.
Il est en effet tout à fait possible de récupérer 40 milliards dès 2026 sans impacter les classes populaires et moyennes et sans mettre les PME à contribution :
- la taxe Zucman, que le Sénat a rejeté en juin, rapporterait entre 15 et 25 milliards et viendrait corriger une anomalie : les 0,1% les plus riches payent proportionnellement moins d'impôts que le reste de la population. La taxe Zucman permettrait de faire en sorte que les 1800 foyers les plus riches paient des impôts à hauteur de 2% de leur patrimoine. Au lieu de faire payer toute la population, il faut mettre fin aux privilèges fiscaux des ultra-riches.
- dans sa note « Qui veut gagner des milliards ? En finir avec les niches fiscales injustes », Attac montre qu'il est possible de récupérer de 17 à 19 milliards à court terme en remettant en cause les « niches climaticides » et en procédant à une revue des niches les plus coûteuses et injustes. A elles-seules, ces deux mesures rapportent déjà 40 milliards.
Il faut cependant aller plus loin en réorientant profondément la politique fiscale à l'œuvre depuis 2017. Les 4 rapports du comité d'évaluation des réformes de la fiscalité du capital, nommé par Emmanuel Macron pour évaluer les effets de la transformation de l'ISF en IFI et de la création de la flat tax, ont montré que ces mesures n'ont eu aucun effet sur les investissements ou l'emploi, mais ont creusé les inégalités en faveur des plus riches. Au lieu de demander des sacrifices à l'ensemble de la population, il est temps de revenir sur ces cadeaux fiscaux injustes et inefficaces et de réhabiliter les objectifs historiques de la politique fiscale : financer l'action publique et réduire les inégalités.
A moyen et long termes, bien d'autres mesures pourraient donc permettre de financer les urgences sociales et la bifurcation écologique :
- un ISF rénové rapporterait 10 à 15 milliards d'euros ;
- la suppression de la flat tax, pour rétablir la progressivité de l'imposition des revenus financiers, rapporterait 9 milliards selon l'Institut des politiques publiques ;
- la taxation unitaire, pour mettre fin à l'évasion fiscale des multinationales, rapporterait 18 milliards ;
- et si le gouvernement veut vraiment réduire les dépenses publiques, il pourrait s'attaquer au 1er Budget de l'État : les 211 milliards d'aides publiques aux entreprises constituées très majoritairement de « niches fiscales et sociales ». Le rapport de la commission d'enquête sénatoriale vient de montrer qu'elles sont versées sans condition, sans contrôle, sans transparence.
L'austérité n'est pas une fatalité, un autre budget est possible et nécessaire !
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Morts au travail par forte chaleur : plus jamais ça !
3 juillet, par Alliance Ecologique et Sociale — Justice sociale et climatiqueCe sont probablement deux morts au travail qui sont à déplorer suite à la canicule qui a touché la France en ce début de mois de juillet. Ces morts sont intolérables.
Nous exigeons avec la plus grande détermination que des mesures à la hauteur des risques soient rendues contraignantes pour les entreprises et les administrations, et que si elles ne sont pas mises en place, le travail s'arrête.
Nous exigeons avec la plus grande force que les causes du dérèglement climatique soient activement combattues par le gouvernement, en ciblant les activités émettrices de gaz à effet de serre.
Ce sont probablement deux morts au travail qui sont à déplorer suite à la canicule qui a touché la France en ce début de mois de juillet. Le 1er juillet, à Besançon, un ouvrier de 35 ans, qui souffrait de la chaleur sur un chantier, est décédé dans la camionnette qui le ramenait du travail d'un arrêt cardio-respiratoire. Le 2 juillet, un autre ouvrier du BTP, âgé de 51 ans, est décédé à l'hôpital après un malaise sur un chantier dans le stade de l'AJ Auxerre.
Ces morts sont intolérables. L'Alliance écologique et sociale, et les organisations qui en sont membres, adressent leurs condoléances aux familles et aux proches des victimes. Elles font part de leur profonde colère face à des décès qui auraient pu être évités si des mesures suffisantes étaient mises en place pour protéger les salarié∙es et la population. La multiplication et l'intensification des vagues de chaleur, leurs effets sur la santé et le travail,
sont des phénomènes étudiés et documentés de longue date par les scientifiques. Nos organisations ont alerté. Il était de la responsabilité des employeurs et des pouvoirs publics de les anticiper et de protéger les travailleurs et travailleuses.Tragique ironie : c'est au 1er juillet qu'entrait en vigueur le décret du 27 mai 2025 sur la protection des travailleurs et travailleuses face à la chaleur. Il montre déjà ses limites. En effet, il laisse aux employeurs le soin d'évaluer les risques liés à la chaleur, et vise à adapter le travail sans l'arrêter, ni déterminer de températures maximales de travail. Il existe pourtant bien des températures au-delà desquelles la chaleur constitue un risque, y compris mortel quand la température avoisine les 40° C ou quand l'exposition est prolongée.
L'inspection du travail devrait être dotée de moyens suffisants et du pouvoir d'arrêter immédiatement l'activité en cas de situation météorologique extrême.
Nous exigeons avec la plus grande détermination que des mesures à la hauteur des risques soient rendues contraignantes pour les entreprises et les administrations, et que si elles ne sont pas mises en place, le travail s'arrête.
Nous exigeons avec la plus grande force que les causes du dérèglement climatique soient activement combattues par le gouvernement, en ciblant les activités émettrices de gaz à effet de serre.Les analyses de nos organisations :
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Associations et syndicats disent non à la vague de dérégulation environnementale et sociale
17 juin, par Collectif — Criminels climatiques, Multinationales, Commission européenne, Article : ne pas afficher d'illustration principaleUne vingtaine d'associations et syndicats ont mené aujourd'hui une action place de Breteuil à Paris pour dénoncer la vague de dérégulation environnementale et sociale en cours en Europe, notamment via la directive « Omnibus I » actuellement en négociation au niveau du Conseil de l'UE et du Parlement européen. Elles alertent sur la position du gouvernement français et exigent que la voix de la société civile et l'avis des Français·es soient entendus.
Paris, le 17 juin 2025
À l'image des politiques brutales du président américain Donald Trump, la Commission européenne attaque les obligations des entreprises en matière de respect des droits humains, du climat et de l'environnement, avec sa proposition de directive « Omnibus I ». Présentée en février 2025, elle propose de revenir sur des directives phares adoptées récemment sur le devoir de vigilance des entreprises (CSDDD) et sur la publication d'informations en matière de durabilité des entreprises (CSRD).
Face au silence opposé à leurs demandes de rendez-vous auprès de l'Elysée et de Matignon [1], une large coalition d'organisations a dénoncé aujourd'hui un scandale démocratique européen et français aux conséquences catastrophiques, à travers une mise en scène satirique de manifestant·e·s pro-dérégulation demandant par exemple le rétablissement du travail forcé et de la déforestation, tandis qu'une parodie d'Emmanuel Macron inaugurait la « place de l'impunité ».
La France avait pourtant été pionnière en 2017 en adoptant sa loi sur le devoir de vigilance, saluée comme une avancée historique pour les droits humains et l'environnement. Cependant, la France retourne sa veste et tourne le dos à la société civile, aux victimes de violations de droits humains et à une partie des acteurs économiques français, en s'alignant avec les lobbys.
Reprenant les demandes de l'extrême droite souhaitant démanteler les avancées sociales et environnementales européennes, Emmanuel Macron annonçait le 19 mai, lors du sommet Choose France, vouloir aller plus loin encore que la directive « Omnibus I » et supprimer définitivement la CSDDD [2].
Ce revirement s'inscrit dans un élan inquiétant en France, où les normes sociales et environnementales sont attaquées sous couvert de « simplification » [3]. Le gouvernement s'enfonce ainsi dans une tendance qui va à l'encontre des préoccupations des Français·es qui, sondé·e·s par OpinionWay pour Reclaim Finance et le Forum citoyen pour la justice économique début juin 2025, se sont prononcé·e·s à plus de 80 % en faveur de l'obligation pour les multinationales de respecter le climat et les droits humains, y compris parmi les sympathisant·e·s de la majorité présidentielle et LR.
Au niveau européen, la directive « Omnibus I » est une des premières pierres posées sur la voie d'une dérégulation massive risquant de balayer les avancées du Pacte Vert [4]. Les associations s'alarment d'autant plus qu'une enquête a été ouverte par la médiatrice de l'Union européenne suite à une plainte de 8 associations, condamnant le caractère non démocratique, opaque et précipité du processus de l'« Omnibus I ». La médiatrice donnera ses conclusions le 18 juin 2025.
La Commission européenne et le gouvernement français nous emmènent donc sur une voie où tout le monde perdra : les populations du Sud global, les peuples autochtones, les travailleur·euses ici et là-bas, les syndicats, les citoyen·ne·s européen·ne·s, les femmes et les minorités de genre, l'environnement et le climat, les finances publiques, et les entreprises elles-mêmes.
Le Conseil de l'UE finalise actuellement sa position et le Parlement européen démarre l'examen du texte. Il n'est pas trop tard pour que nos organisations soient entendues et pour faire cesser ces attaques contre les droits humains, l'environnement et le climat.
Nous demandons notamment de :
- Maintenir l'obligation de devoir de vigilance au-delà des partenaires directs des entreprises pour couvrir toute leur chaîne de valeur ;
- Conserver la consultation de toutes les parties prenantes et veiller à ce que leur engagement soit central tout au long du processus du devoir de vigilance ;
- Conserver la possibilité d'engager la responsabilité civile d'une entreprise en cas de manquement aux obligations prévues par la directive ;
- Conserver l'obligation pour les entreprises de mettre en oeuvre leurs plans de transition climatique ;
- De soutenir l'inclusion à terme des services financiers dans le devoir de vigilance européen.
Les détails de nos recommandations sont à consulter ici.
Une action d'interpellation en ligne et des visuels sont proposés ici.
Crédit photo : Basile Barjon / Les Amis de la Terre France
[1] Certaines de nos organisations ont envoyé des courriers au Président et au Premier ministre en janvier et en avril 2025, mais n'ont pas reçu de réponse à ce jour, malgré de très nombreuses relances.
[2] Nos organisations ont condamné l'annonce du Président Emmanuel Macron le 20 mai 2025 dans un communiqué de presse commun.
[3] Notamment récemment à travers le projet de loi de simplification de la vie économique voté ce mardi 17 juin à l'Assemblée nationale et la proposition de loi visant à lever les contraintes du métier d'agriculteur.
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Hommage à Bernard Cassen
13 juin, par Attac FranceNous avons appris jeudi 12 juin le décès de Bernard Cassen, président d'honneur de notre association. Attac adresse à ses proches et ses camarades ses sincères condoléances et ses pensées attristées.
Bernard a été à l'initiative de la création d'Attac avec Ignacio Ramonet. L'éditorial du Monde diplomatique de décembre 1997 appelait à la création d'une association visant à défendre le projet de taxation des transactions financières.
Constatant que cet appel suscitait beaucoup d'intérêt, Bernard a contacté de nombreux mouvements et personnalités, pour les convaincre de le concrétiser. Il a ainsi activement contribué à la naissance d'Attac le 3 juin 1998 avec les premiers membres fondateurs ; en organisant de multiples réunions dans tout le pays, il a permis de rallier à l'association de nombreuses personnes.
Président d'Attac France de 1998 à 2002, Il a été aussi un élément moteur de la création du premier Forum social mondial à Porto Alegre en 2001, puis du « non de gauche » lors de la campagne victorieuse contre le traité constitutionnel européen (TCE) en 2005.
Il restera une figure majeure du mouvement altermondialiste qu'il a contribué à développer sur la base d'une idée centrale, répartir autrement les richesses pour un monde plus juste. Il tenait à la dimension d'éducation populaire du mouvement : il s'agit bien de « comprendre pour agir », et il avait fait sienne l'idée de « penser globalement, agir localement ».
Enfin, il avait initié une méthode claire : mettre en commun tout ce qui peut l'être pour défendre l'idée d'un autre monde possible. Cette idée est plus que jamais d'actualité et nous continuons de porter son message.
Crédit photo : Brice Le Gall. Bernard Cassen à l'évènement des 20 ans d'Attac (02/06/18)
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Le Sénat rejette la taxe Zucman - pour Attac, 350 et Oxfam : « Ce qui manque, ce n’est pas l’argent, mais le courage politique »
12 juin, par Attac France — SUMAujourd'hui, le Sénat a rejeté la proposition de loi sur la taxe Zucman — un impôt plancher de 2% sur la fortune des ultra-riches qui aurait pu rapporter jusqu'à 25 milliards d'euros par an. Pourtant, cette mesure constituerait un levier efficace pour répondre aux aspirations d'une très large majorité de la population à plus de justice fiscale, et pour générer de nouvelles recettes absolument nécessaires pour faire face aux crises sociales et écologiques. 350.org, Attac France et Oxfam France dénoncent le manque de courage politique des élu·e·s.
La taxe Zucman aurait concerné les individus détenant plus de 100 millions d'euros de patrimoine — ne touchant ainsi qu'une infime minorité de très riches, tout en générant des dizaines de milliards d'euros pouvant bénéficier à une large majorité. L'argent collecté aurait pu être réinvesti dans l'amélioration de services publics bien mal en point, mais aussi dans l'accélération de la transition écologique et la hausse de la solidarité internationale vers les pays les plus vulnérables. Cette mesure a été soutenue par des économistes de renom, des élu·e·s et membres de la société civile comme étant à la fois juste et économiquement fondée.
Fanny Petitbon, responsable France de 350.org, a déclaré :
« Pendant que des millions de personnes peinent à boucler leurs fins de mois et subissent la dégradation des services publics, les ultra-riches continuent de s'enrichir – sans jamais contribuer à la hauteur de ce qu'ils doivent à la société. Le Sénat avait une occasion historique de faire un bond vers plus de justice fiscale. Il a préféré, une fois de plus, défendre les privilèges d'une infime minorité. C'est un choix inacceptable. En pleine crise climatique, ce sont toujours les plus vulnérables qui paient le prix fort. Nous avons peut-être perdu une bataille, mais notre détermination reste intacte. Aux côtés des dizaines de milliers de citoyen·nes mobilisé·es, nous continuerons à exiger une justice sociale, fiscale et climatique digne de ce nom. »
Vincent Drezet, porte-parole d'Attac France, a déclaré :
« Les opposants à l'impôt plancher sur la fortune ont une fois de plus usé et abusé des mêmes arguments que les conservateurs qui s'opposaient, au début du XXe siècle, à la création d'impôts progressifs. Heureux de maintenir les privilèges fiscaux d'une poignée, les opposants à ce projet réclameront demain une politique d'austérité budgétaire qui pénalisera l'ensemble de la population. Il est urgent de combattre les injustices fiscales et l'austérité promues par le gouvernement, la droite et l'extrême-droite : cela passe, dans le PLF 2026, par l'adoption de la taxe Zucman. »
Youlie Yamamoto, porte-parole d'Attac France, a déclaré :
« La question de la justice fiscale est portée de longue date par Attac dans le débat public : elle occupe désormais le devant de la scène et nous nous en félicitons ! La mobilisation pour l'adoption de la taxe Zucman doit se poursuivre. Ce n'est qu'un début : les ultrariches vivent au dessus de nos moyens et il est temps qu'ils paient leur juste part d'impôts. C'est une condition nécessaire pour mettre en œuvre la bifurcation sociale et écologique. »
Layla Abdelké Yakoub, responsable plaidoyer « Justice fiscale et inégalités » chez Oxfam France, a déclaré :
« L'instauration d'un impôt minimum sur les ultra-riches relève du bon sens. Elle vise à mettre fin à une situation scandaleuse : les plus riches paient proportionnellement moins d'impôts que les autres, au point que notre système fiscal est devenu régressif. Il est inacceptable que les sénateurs n'aient pas su s'entendre pour mettre fin à cette injustice fiscale. Mais le soutien de l'opinion publique reste fort — et nous ne cesserons pas d'agir tant que cette mesure ne sera pas adoptée et que la justice fiscale n'aura pas triomphé. »
La dynamique en faveur d'une taxation des grandes fortunes ne cesse de croître — en France, mais aussi dans le monde entier.
Plus que jamais, nos trois organisations sont déterminées à obtenir une véritable justice fiscale. Dans les mois à venir, nous poursuivrons nos efforts à travers plusieurs initiatives : la publication du « Manifeste pour la justice fiscale » d'Oxfam France, la mobilisation co-organisée par 350.org et de nombreux partenaires en septembre pour exiger une action climatique ambitieuse et juste, des actions de campagne et de sensibilisation autour du Projet de Loi de Finances 2026 et des élections municipales à venir, ainsi qu'une rencontre sur la justice fiscale début octobre à l'initiative d'Attac France.
Crédit photo : Arnaud César Vilette
Retour en images sur la mobilisation et revue de presse à retrouver ici.
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Le FSMI, 1er Forum Social Mondial des Intersections, débute à Montréal ce 29 mai
29 mai, par Attac France — Forums sociauxDu 29 mai au 1er juin 2025, Montréal sera l'hôte de la toute première édition du Forum social mondial des intersections (FSMI) qui se donne comme principal objectif d' « encourager des changements systémiques, grâce aux intersections de perspectives, de savoirs et d'espoirs ».
Une délégation d'Attac France participe à ce premier FSMI.
Du 29 mai au 1er juin 2025, Montréal sera l'hôte de la toute première édition du Forum social mondial des intersections (FSMI). Cet événement réunira plus de 400 groupes issus du Québec et du monde entier. Près de 3 000 participant·es sont attendu·es au sein de cet espace qui se donne comme principal objectif d' « encourager des changements systémiques, grâce aux intersections de perspectives, de savoirs et d'espoirs ».
Propulsé par l'élan du Forum social mondial de 2016 à Montréal, un événement qui avait rassemblé plus de 35 000 personnes de 120 pays, le FSMI 2025 est aujourd'hui porté par une nouvelle génération engagée, majoritairement composée de jeunes de moins de 30 ans.
L'événement constitue une étape majeure de la mobilisation internationale et altermondialiste vers le prochain Forum social mondial qui aura lieu à Cotonou, au Bénin, du 4 au 8 août 2026, ancré dans une forte dynamique des mouvements sociaux en Afrique de l'Ouest, et à la préparation duquel Attac France contribue activement.
Tout en s'inscrivant dans le processus global du Forum social mondial (FSM) né en 2001 au Brésil, et sa mission de créer des espaces de dialogue, d'échange, de réflexion, le FSMI innove avec une méthodologie et une programmation ancrées dans l'action collective et le soin.
Le Forum s'articule autour de trois piliers fondateurs : reconnaître le croisement des discriminations dans une perspective intersectionnelle, multiplier les intersections positives de savoirs, de générations et d'actions, et enfin développer une méthodologie et une culture politique respectueuses et apprenantes. Il proposera une programmation variée et participative, incluant :
- La grande conférencière invitée, Kimberlé Crenshaw, figure de proue du féminisme intersectionnel, qui peut être suivie en ligne ;
- Des activités autogérées et des Assemblées d'intersections ;
- Une « Anticonférence » innovante, suivie d'une soirée festive à l'Afromusée ;
- Des activités participatives au cœur du quartier Saint-Michel, en collaboration avec de nombreux organismes locaux et le Festival des saveurs interculturelles de Saint-Michel, afin de renforcer les liens locaux et célébrer la diversité culturelle ;
- Des soirées festives animées à l'Afromusée et au parc François-Perrault, pour favoriser les échanges informels et la convivialité entre les participant·es ;
- Des activités expérimentales en ligne
- Et bien plus encore !
En s'articulant autour de deux autres évènements, le Festival local des Saveurs de Saint-Michel, et La Grande Transition, colloque international, ce Forum unit la force des initiatives locales et l'ambition d'un changement global indispensable. Deux moments majeurs du Forum seront consacrés aux grands sujets internationaux : à la résistance au génocide en Palestine ainsi qu'aux conséquences de l'extraction minière sur les droits humains et l'environnement.
Une délégation d'Attac France présente au FSMI
Attac France mais aussi Attac Québec et plus largement le réseau international Attac, se sont impliquées fortement dans les Forums sociaux mondiaux depuis leur origine, avec la conviction que l'on peut s'emparer des FSM comme des espaces altermondialistes de lutte, pour imaginer des solidarités sans frontières et penser ensemble comment faire monde.
Aux côtés d'Attac Québec, co-organisateur du FSMI, Attac France sera présente à Montréal avec une délégation de cinq personnes. Nous participerons notamment à :
- Marche d'ouverture le 29 mai (départ à 17h30 de la Maison des arts participatifs)
- Organisation d'une assemblée autour des conséquences de l'extraction minière sur les droits humains et l'environnement, avec Attac Québec, Sept-Île sans uranium, le CRID et Terreafrik alternatives Guinée ;
- Co-organisation de l'Assemblée « En route vers Cotonou 2026 » ;
- Participation à l'Agora (en présentiel et en ligne) ;
- Présence à l'hôtel de ville de Montréal pour la signature du livre d'or de la ville par Kimberlé Crenshaw.
Contact de la délégation d'Attac France : contact-fsmi@attac.org
Carnet de bord d'Attac au FSMI
Site du FSMI : https://intersectionsglobal.net/
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A69 : le lobby pro autoroute refuse d’admettre sa défaite !
La justice doit être préservée de toute tentative de lui faire violence. Les travaux de l'A69 doivent être définitivement arrêtés. Le communiqué de l'Alliance écologique et sociale, dont Attac fait partie, face aux coups de force contre la justice dans ce dossier.
Le 27 février dernier, le tribunal administratif de Toulouse rendait une décision de justice historique, actant l'illégalité des travaux de l'A69. Le jugement prononcé avait, en effet, conduit à l'annulation de l'autorisation environnementale délivrée en mars 2023. Cette décision de justice suivait les recommandations de la rapporteure publique. À deux reprises, cette dernière avait émis un avis négatif concernant le projet d'A69, le jugeant dépourvu de raison impérative d'intérêt public majeur.
Cette décision du tribunal administratif de Toulouse rendait enfin raison à la mobilisation menée depuis de longues années par les opposant·es à l'A69, engagé·es dans la préservation du territoire et plus largement dans la protection du vivant. Un coup d'arrêt était mis à des travaux qui abîment nos lieux de vie, saccagent des milieux naturels fragiles, bétonnent et goudronnent des terres nourricières. L'urgence climatique et sociale était enfin prise en compte, sans qu'on la sacrifie à de sordides intérêts financiers.
Depuis, la bataille contre l'A69 se poursuit : les porteurs du projet refusent d'admettre leur défaite et sont prêts à tout pour contourner et démanteler une décision de justice qui leur donne tort. Leur entêtement à soutenir ce projet les conduit à porter de graves atteintes à l'État de droit et à menacer le principe de la séparation des pouvoirs.
Deux procédures, assez inédites, sont en cours pour forcer la reprise des travaux de l'A69. Des élu·es du Tarn ont porté une proposition de loi de validation allant dans ce sens. Défendue par le sénateur Philippe Folliot et la sénatrice Marie-Lise Housseau, cette proposition de loi a été adoptée au Sénat le 15 mai dernier. Elle sera étudiée et soumise au vote à l'Assemblée nationale le 2 juin prochain, portée par les députés Jean Terlier et Philippe Bonnecarrère. Parallèlement, l'État a fait appel de la décision de justice rendue le 27 février et a déposé une demande de sursis à exécution qui sera examiné par le tribunal administratif de Toulouse le 21 mai : ce sursis à exécution vise à obtenir une reprise des travaux en attendant le jugement en appel. Ce lundi 19 mai, le rapporteur public a donné un avis favorable à la reprise du chantier, ignorant la décision précédemment rendue et le droit environnemental. Cet avis semble répondre aux pressions de puissants lobbys, relayées par voie de presse.
Une nouvelle fois dans le dossier de l'A69, on assiste à des coups de force pour imposer la poursuite du chantier, au mépris de la justice, des urgences climatique et sociale, du fonctionnement démocratique de nos institutions. Ce n'est pas la première fois que des manœuvres sont mises en place pour faire avancer les travaux jusqu'à l'irréversible. La proposition de loi de validation, si elle passe le cap de l'Assemblée nationale, sera sans doute invalidée par le Conseil Constitutionnel au regard des atteintes qu'elle porte au fonctionnement des institutions. De même, il serait aberrant de poursuivre les travaux dans l'attente d'un jugement en appel dont on ignore l'issue mais dont on peut espérer qu'il prendra en compte les impératifs écologiques. Sur l'A69, comme dans d'autres projets nuisibles, c'est la politique du fait accompli qu'on pratique : le chantier est illégal et les porteurs du projet le savent, mais il s'agit de tordre le droit pour faire avancer les travaux. Quand les démarches seront épuisées, il sera trop tard : l'autoroute pourra bien être déclarée illégale, elle sera là. Le territoire sera dévasté, la justice bafouée, mais les intérêts financiers de quelques groupes puissants (NGE, Pierre Fabre) seront saufs.
Ce qui est en jeu dans le dossier de l'A69 dépasse la seule situation du Tarn. Il s'agit de défendre l'État de droit, d'imposer le respect des dispositions environnementales, de ne pas créer un précédent permettant de fouler au pied les décisions de justice.
La décision du tribunal administratif du Toulouse du 27 février 2025 doit être respectée, la justice doit être préservée de toute tentative de lui faire violence. Les travaux de l'A69 doivent être définitivement arrêtés.
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Macron balaye les droits humains et le climat d’un revers de main
Paris, le 20 mai 2025 - Le Forum citoyen pour la justice économique et ses alliés condamnent vivement l'annonce du Président Emmanuel Macron visant à “écarter” définitivement la directive européenne sur le devoir de vigilance des entreprises (CS3D) et appellent à la mobilisation face à cette régression.
Paris, le 20 mai 2025 - Le Forum citoyen pour la justice économique et ses alliés condamnent vivement l'annonce du Président Emmanuel Macron visant à “écarter” définitivement la directive européenne sur le devoir de vigilance des entreprises (CS3D).
Entouré d'investisseurs et de lobbies industriels réunis au château de Versailles lors du sommet Choose France, Emmanuel Macron a exprimé hier son intention de supprimer de “nombreuses contraintes et régulations” pesant sur les entreprises, ciblant spécifiquement la CS3D, pourtant déjà en cours de révision.
En déclarant vouloir “synchroniser” les actions de l'UE et des États-Unis en matière de réglementation, Emmanuel Macron attaque frontalement un texte crucial pour responsabiliser les multinationales, et que son parti avait pourtant soutenu. Ce revirement acte un alignement préoccupant de la France avec les politiques brutales du président américain Donald Trump, faisant aussi écho à la position du chancelier allemand Friedrich Merz.
Si la posture du Président français semble en décalage avec certaines déclarations récentes du gouvernement français et de nombreuses voix économiques et politiques sur le sujet, elle répond en revanche aux désirs de Jordan Bardella, dont le parti fait campagne depuis des mois pour abroger le devoir de vigilance et le Pacte Vert européen.
Ce faisant, ces déclarations achèvent de démontrer l'alignement de la présidence française avec les contempteurs des droits humains et de la planète, et sa connivence avec des lobbies avides de dérégulation.
À l'heure où la crise climatique et les inégalités s'aggravent, cette annonce va à rebours des urgences sociales et écologiques. Face à cette régression, le Forum citoyen pour la justice économique appelle à la mobilisation. Nous exhortons le président Emmanuel Macron à respecter ses engagements et à préserver ce texte fondamental pour responsabiliser les multinationales et protéger les victimes.
Nous appelons également le Président de la République à engager dès maintenant un dialogue constructif avec la société civile, dont les sollicitations ont jusqu'à présent trouvé porte close, afin de renforcer, et non affaiblir, la protection des droits humains, de l'environnement et du climat dans le monde.
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L’énergie est notre avenir, socialisons-la ! Une analyse et des propositions pour refonder le secteur de l’énergie
15 mai, par Attac FranceIl est possible de remettre debout le secteur de l'énergie, dans l'intérêt de tous : c'est le propos de L'Énergie est notre avenir : socialisons-là !, un livre co-écrit par des militants syndicaux SUD du centre de Recherche d'EDF et d'Enercoop avec l'association Attac.
Il s'agit du premier livre de la nouvelle collection d'Attac, « Comprendre pour agir » aux éditions des Liens qui Libèrent. Il paraît en librairie le 21 mai.
L'énergie est au cœur des défis du XXIᵉ siècle : crise climatique, flambée des prix, dépendance aux énergies fossiles, pression des lobbies... Récemment, la feuille de route énergétique de la France pour les prochaines années (PPE3) a fait l'objet de débats âpres au Parlement. Pourtant, les choix énergétiques sont trop souvent imposés sans véritable débat démocratique.
La nécessité d'une démocratisation et d'une planification des choix énergétiques se heurte notamment aux logiques de marché et de concurrence, qui ont été imposées au secteur de l'électricité dans le cadre de l'Union européenne. Cette approche purement idéologique a mis à mal ce secteur essentiel et elle contribue à bloquer la nécessaire bifurcation énergétique.
Un modèle défaillant sur tous les plans
Après avoir rappelé le rôle décisif du secteur de l'électricité pour faire face à la crise climatique et environnementale, le livre revient sur le fonctionnement actuel du marché de l'électricité, ou plutôt son dysfonctionnement.
Depuis les années 1990, la libéralisation du marché a transformé l'électricité en une simple marchandise, soumise aux lois de l'offre et de la demande. En résulte une explosion des prix, un manque d'investissements dans la transition énergétique et une mainmise des grands groupes privés sur un bien commun vital.
Loin des promesses d'une concurrence bénéfique pour toutes et tous, ce système accroît la précarité énergétique et freine la bifurcation écologique. Il fragilise un secteur qui a besoin de planification et de coopération pour éviter le « black out », la panne généralisée telle qu'ont connu récemment le Portugal et l'Espagne.
>>> Extrait de l'introduction du livre.
Notre livre détaille donc, en moins de 80 pages, une proposition crédible et pragmatique qui devrait rassembler toutes celles et ceux qui défendent l'intérêt général, quelle que soit leur « obédience » sur le nucléaire ou les renouvelables, sur le niveau de décentralisation de la production.
La solution est sous nos yeux : elle consiste à sortir l'électricité de la concurrence et mettre en place un véritable service public de l'électricité sous contrôle citoyen.
Cette solution permettrait de garantir à chacun, ménages comme entreprises, des prix stables, prévisibles, équitables. Mais aussi de rendre le système électrique moins coûteux, plus fiable, ce qui est nécessaire à l'investissement massif exigé par la transition énergétique. Cela sans remettre en cause les échanges d'électricité avec nos voisins européens et en garantissant un véritable contrôle citoyen de la politique énergétique sur les décisions locales comme globales.
Une solution pragmatique et démocratique
L'énergie est notre avenir, socialisons-la ! décrit le chemin pour choisir démocratiquement notre avenir énergétique, construire de manière efficace le système électrique de demain et l'exploiter au bénéfice de tous, en garantissant un accès équitable à l'électricité et un financement des investissements au moindre coût.
Nous y proposons une planification énergétique à long terme et un engagement clair vers la transition écologique, avec un modèle fondé sur la sobriété, l'efficacité et le développement des énergies renouvelables.
À l'heure où le négationnisme climatique menace, où l'écologie est mise de côté au profit de logiques comptables et d'intérêts privés, où les militant·es pour le climat sont durement réprimée·es, il est essentiel de faire front commun pour reprendre en main ce secteur essentiel.
Les citoyens doivent s'emparer de cette proposition pour enfin sortir l'énergie des griffes de tous ceux qui profitent du marché au dépend de l'intérêt général. Face au chaos climatique et environnemental qui est déjà à l'œuvre, il est urgent de remettre sur pied un secteur essentiel à la bifurcation écologique.
Ne nous y trompons pas. La résistance des quelques profiteurs de ce système injuste et mortifère sera farouche, elle est d'ailleurs déjà à l'œuvre. La mobilisation citoyenne se doit donc d'être à la hauteur, pas seulement pour imposer des gestes individuels, mais aussi pour imposer une solution collective, politique. Un autre monde est possible, construisons-le ensemble !
Évènement de sortie le samedi 24 mai
Le livre sera présenté lors de la fête d'Attac le samedi 24 mai, à l'occasion d'un débat avec Lou Chesné et Gabriel Delaplace, co-autrice et co-auteur du livre, de 15h à 17h au Baranoux, 78, rue Compans, 75019 Paris (métro Botzaris ou Place des Fêtes).
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13 activistes en procès le 23 mai à Bobigny, et les criminels climatiques courent toujours
15 mai, par Attac France — Criminels climatiquesCe vendredi 23 mai, 13 activistes d'Extinction Rebellion Île-de-France et d'Attac (dont une porte parole, fait inédit pour l'association) sont convoqué·es au tribunal de Bobigny à 13h suite à une action menée contre les jets privés sur l'aéroport du Bourget en septembre 2023. Ils et elles doivent se présenter devant la 16e chambre du tribunal judiciaire de Bobigny (pour la deuxième fois !) pour intrusion non autorisée en réunion sur zone aéroportuaire, dégradations en réunion, entrave à la circulation d'un aéronef et refus de se soumettre aux prélèvements biologiques. Une soirée revendicative et festive est organisée le même jour, dès, 18h30 aux Amarres (Paris 13e).
Le 22 septembre 2023, des activistes d'Attac et Extinction Rebellion ont à nouveau investi l'aéroport du Bourget pour dénoncer la responsabilité des ultra-riches dans la crise écologique et la complicité du gouvernement. (Retour en images et revue de presse.) Pendant que ces criminels climatiques ne sont toujours pas inquiétés et peuvent continuer à prendre leur jet privé le week-end en détruisant la planète, 13 militant·es pour un monde juste et une planète habitable sont poursuivi·es en justice pour plusieurs infractions, comme « entrave à la navigation ou circulation d'un aéronef » ou encore « détérioration du bien d'autrui ».
À propos de bien d'autrui : la détérioration d'un grillage serait-il plus grave que la destruction de la planète ? Rappelons que les activistes sont poursuivi·es notamment pour le découpage d'un grillage et la plantation d'arbres fruitier sur une piste d'aéroport... Alors que l'aviation a contribué plus au réchauffement climatique que l'ensemble du continent africain, et seulement 1% de la population mondiale est responsable de 50% des émissions de l'aviation. « Ces poursuites cherchent à nous faire peur, à nous décourager, alors que l'État n'agit toujours pas face à ces criminels climatiques qui nous privent de notre avenir. En plantant des arbres fruitiers, nous avons simplement accompli notre devoir de citoyen·nes et montré qu'un futur plus désirable était possible pour tous et toutes. », déclare Emma, militante chez Extinction Rebellion.
Tout aussi absurde et scandaleux, une porte-parole d'Attac, Lou Chesné, est également poursuivie. C'est la première fois qu'une personne présente pour avoir simplement porté la parole de l'association, et donc fait usage de sa liberté d'expression, est poursuivie. « 24h de garde-à-vue et un procès pour avoir dit quelques phrases sur l'impact écocidaire du mode de vide des ultra-riches (défendu par des niches fiscales), c'est un atteinte indiscutable et choquante à la liberté d'expression », s'indigne Lou Chesné.
La justice ne respecte pas plus les citoyen·nes : une première date n'a pas pu être honorée par... manque de temps, alors que le procès était prévu depuis plus d'un an ! Le 17 octobre 2024, malgré la présence des prévenu·es, de leurs avocats et des avocats des Aéroports de Paris, le parquet avait, après délibération reporté le procès à ce 23 mai. Une décision qui témoigne aussi d'une forme de guerre d'usure contre les prévenu·es et le mouvement écologiste, témoignaient Me Jeremie Boccara et Me Mohamed Jaite. Le même jour, les députés de droite siégeant à la commission des finances ont fait rejeter tous les amendements permettant de taxer davantage les jets privés et les yachts, qui permettent aux riches de détruire la planète.
Trois témoins prendront la parole pour la défense lors du procès :
- Julie Deshayes, océanographe (sur la catastrophe climatique et ses conséquences)
- Hervé Kempf, auteur de Comment les riches ravagent la planète (sur la responsabilité des ultra-riches)
- Graeme Hayes, sociologue ( sur la nécessaire désobéissance civile)
Une soirée de soutien
Les prévenu·es et les témoins prendront la parole lors de la soirée festive de soutien, organisée aux Amarres ce même vendredi 23 mai dès 18h30. Des prévenu·es et les avocats témoigneront du procès et de leur engagement dès 19h30, et des représentantes de Rester sur Terre et de Carnage Total prendront la parole en suivant. La soirée se terminera en danse et en musique avec Piki & Piki et la DJ Chulanza.